1 - Des moulins détruits avant la Révolution Française sur la commune de Sussey.
Le moulin de la Porte détruit commune de Sussey, molendinum de Porta Suisseii 1290
Le moulin de la Frambloie. Le 11 juillet 1388, Guillaume Brondier prêtre notaire à Autun établit un bail à vie du moulin de la Frambloie et de la terre appelée terre de la Frambloie, le tout situé au finage et sur la paroisse de Sussey Pour les Seigneurs de la Cathédrale d'Autun à Jean Naudin et à Jeannette sa femme…moyennant une rente de 60 Livres Tournoises. Archives de la Côte-d'Or G 1013.
Le moulin-du-Dessus. Ancien nom de l'un des moulins de Sussey. Ancien moulin du Chapitre d'Autun (4). Le 19 janvier 1430 – Bail à vie du moulin Dessus situé au dessous de la maison des Seigneurs de la Cathédrale d'Autun, tenant de tous côté aux aisances du village de Sussey avec aisance de l'eau venant des fossés et servant au moulin....Archives de la Côte-d'Or G 1013.
Le moulin d'Avault. Situé entre Sussey et le moulin Brulard, en limite de la commune de Censerey, ce moulin existait dans la seconde moitié du 17ième siècle. En effet, André Perrin meunier au moulin Brûlard présente une requête - sans date – aux Seigneurs de la Cathédrale d'Autun afin de résoudre l'amodiation qui lui a été faite d'un moulin situé sur la paroisse de Sussey qui lui appartient appelé le moulin d'Avault. André Perrin demande de jouir du cours d'eau de ce moulin qui a été détourné par le sieur Bullier fermier au Breuil de Sussey pour abreuver le pré du Breuil. Archives de la Côte-d'Or G 1013.
Un moulin au finage d’Allerey : Sur le cadastre napoléonien, une pièce de terre sur le finage d'Allerey, Vera le moulin et une autre sur Sussey Queue de l’Etang presque contiguës en garderaient le souvenir. Le moulin pourrait être lié à la Meix Champeaux d’Allerey évoquée par Courtépée. Il existait Les Champeaux nom d'une partie de la seigneurie d’Huilly, commune d'Allerey seigneurie dite de Champeaux, 1676 (4).
D’autres moulins ont tourné à Sussey avant la Révolution comme l’attestent certains baux : Le 4 juin 1457, bail à cens pour … ( ?) Martin pour un moulin situé au village avec deux écluses allant vers Chalessey (Chelsey). Puis le 13 juillet 1538, Jean Desplace établit un bail à cens pour les Seigneurs de la Cathédrale d'Autun à Philibert Bullier …pour un moulin situé au village de Sussey avec deux écluses...Archives de la Côte-d'Or G 1013. Sans localisation précise.
En 1656, Jacques Niaux meunier de l’un des moulins de Sussey est témoin d'un baptême.
Le moulin de Chanteloup. (Champteloup,Champloux, Chanptlout, Chantelou ?) : Si l’orthographe reste incertaine dans les actes d'état civil, il s’agit du moulin de Chanteloup à Ogny sur le Serein.
Avant la Révolution, les actes d’état civil d’Ogny étaient transcris par le curé de Sussey. Courtépée rappelle que "Sussey a été quelquefois qualifié de prévoté, parce que l'administration de la seigneurie était dans les attributions du prévot de ce chapitre". En ce milieu du XVIIième siècle, Barbier, curé de Sussey transcrivait bien des actes d’Ogny, mais aussi des hameaux de Diancey, Censerey, Vianges … Et la commune d’Ogny a été rattachée à Marcilly en 1849.
Ainsi dans presque tous les actes d’état civil, les témoins sont originaires d'Ogny, Collonge ou Marcilly. En témoigne les actes d'état civil de Sussey de 1712 à 1718, Jacques Jannin marié à Philiberte Dulain (ou Dulier), est meunier au moulin de Chanteloux : Baptême et décès de leur fille Philiberte et baptême de leur fils Claude. En 1739, lors du baptême de sa fille, Jacques Jeannin remarié à Charlotte Manlay exerce comme meunier alors que son frère Hugues Jeannin est meunier demeurant à Colonge, paroisse de Marcilly. (Hameau de Collonge, commune de Marcilly-Ogny). Le 23 décembre 1740, Aymé Jean fils de Jaques Jeannin, puis sa fille le 1er mars 1745 sont baptisés en l’église de Sussey. Le moulin se trouve sur un affluent du Serein, bassin hydrologique de la Seine.
Le moulin Gras. Claude de Courtepée dans sa Description générale et particulière du Duché de Bourgogne en 1774 évoque " le moulin au gras et le four de Sussey donné par J. de Marigni, prévôt de la Cathédrale à son chapitre en 1237. "
Le Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or précise : "Etang : moulin détruit sur commune de Sussey au finage de Pierre Pointe. molendinum de Stagno, dictum au Gras"
Ainsi, le moulin Gras serait situé à l’emplacement actuel d’un pré nommé "l’étang" à Vouvre. L’étang est visible sur la carte Cassini.
Le Curé de Sussey relate la noyade de Nicolas Moreau, valais des chevaux de diligence de Paris à Lyon le 2 avril 1738 à l'Etang Gras. "Malgré ses appels, il n’a pu être secouru. Le lendemain, le malheureux fut inhumé en présence de plusieurs habitants du Maupas, de Sussey, d’Ogny et d’Argey."
Confirmé par les actes d'état civil, André Perrin marié Catherine Delagrange est "meunier à l'étang Gras" de 1756 à 1770.
Après le décès d’André Perrin en 1772, Catherine Delagrange marié à Esmilian, fils de Jacques Jannin meunier à Beurey-Baugey reprend le moulin de l’étang Gras. En décembre 1792 alors âgé de 23 ans, André Perrin fils vit à l'étang au Gras et sera le parrain du jeune André Bullier.
Le moulin semble avoir été abandonné à cette période puisqu’Esmilian Jannin lors du mariage de sa fille Geneviève le 25 janvier 1803 - 5 Pluviose an 11- est meunier au Maupas et travaille ainsi avec le fils de sa femme, André Perrin.
2 – Un moulin à vent à Sussey. Le cadastre napoléonien, la carte d'état major (1825 /1866) récense un moulin à vent situé à l’est de Sussey, sur le chemin de Sussey au Poix : Le poix étant un hameau d’Ogny. Aujourd’hui, le chemin et le moulin sont perdus.
3 - Le moulin de l’Etang du Maupas, commune de Sussey.
La toponymie - l’Etang du Maupas - et la configuration du terrain témoignent de la présence d’un moulin situé sur l’actuel tracé de la route départementale 906 (ex-Nationale 6). Sur place l’étang asséché, la chute d’eau et le canal de fuite sont nettement visibles.
En 1730, Estienne Perrin est mougnier au moulin du Maupas
De 1801 à 1808, André Perrin (fils d’André Perrin, meunier à l’étang gras) marié à Pierrette Tamisey est meunier au Maupas.
La carte d’Etat-major au 1/40000 et le cadastre napoléonien présentent l’étang d’une superficie relativement importante (longueur d’environ 500 m pour une largeur d’environ 50 mètres).
Sur Les plans d’Alignement (1838-1865), la rue du moulin compte six maisons dont le moulin appartenant à Abond Belin. Aujourd’hui encore, cette rue s’appelle "rue du moulin".
En 1851, Garreau Claude est dit moulier au Maupas.
Les actes d’expropriation datent de 1938/1939. Et lors de l’Occupation allemande, le moulin et quelques maisons ont été détruits par la création de la route nationale contournant le hameau.
4 – Une huilerie et un moulin à vent à Chelsey.
Au fils des actes d’Etat Civil, nous retrouvons des huiliers et meuniers à Chelsey : En 1725, décès de Jean Gerthien meunier à Chelsey. Puis en mai 1758 puis en 1765 lors des actes de baptême de ces filles, François Adry est dit huilier à Chelsey.
De 1763 à 1801, Jean Brulard marié à Jeanne Moreau est huilier à Chelsey. Il baptise ses enfants Estienne en 1763, Marie en 1764, François en 1766, André en 1768, Antoinette en 1769, Jeanne en 1770, Philiberte en 1776, Jeanne en 1778 à l'église de Sussey. Son fils Claude décède le 25 juin 1785. Sa fille Etiennette se marie le 24 avril 1787 : Son autre fille Jeanne le 1 pluviôse de l'an 9 (21 janvier 1801).
En bordure du hameau au lieu dit les Crass, la carte d'état-major de 1825 /1866 présente un moulin à vent. Celui-ci a été totalement détruit.
L’hypothèse la plus plausible serait que ce moulin fut construit pour répondre à la présence d’une forte population locale.
En 1846, la commune de Sussey compte alors 1044 habitants, son hameau Chelsey, 201 habitants et le moulin Brûlard 18 personnes. De plus, le bourg de Censerey proche d’environ 2 kilomètres n’a pas de moulin et 275 habitants à nourrir.
En 1921, la commune de Sussey compte désormais 532 habitants, son hameau Chelsey, 104 habitants et le moulin Brûlard 2 personnes et le bourg de Censerey : 144.
La diminution de la population s’est accompagnée…de la fermeture du moulin.
5 - Le moulin Brûlard sur la commune de Sussey, hameau de Chelsey est présent sur la carte Cassini puis sur la carte d'Etat major au 1/40 000 (1825 /1866). Le moulin Brûlard est à la fois un moulin et le lieu-dit avec deux ou trois habitations selon les périodes.
Brûlard est aussi le nom d’une famille présente dès 1650 sur plusieurs communes voisines dont certains membres furent meuniers au moulin Brûlard.
"Le huictième septembre 1643 a été régénéré Philibert filz de François Guereville et de Reine Gretenot (Bretenot) muniers au moulin Bruslard, parroissien dudit Sussey Pour parrin Philibert Jeannin dudit Challecey et marene Honnorée Jeannin du village d'Argey."
De 1667 à 1696, André Perrin marié à Lazarde Poillot (décédée en 1671) puis Reine Chapuis (Chapoujour, Chapuisot ?) est meunier au moulin Brûlard au vue des actes de baptême de ses neuf enfants.
Notons l’évolution orthographique des noms de famille et du moulin de : Pervin Musnier au moilin Boulliar le nom évolue en Perrin, meunier au moulin Brûlard vers 1700.
De 1707 à 1732, Philibert Perrin (née en 1673, fils d’André Perrin) marié à Claude Bullier est meunier au moulin Brûlard puis marchand.
Philibert Perrin (fils de Philibert) épouse Reine Guiard le 3 février 1728. Celle-ci descend d’une famille de Brazey-en-Morvan "qualifiée de Bourgeois de Montot dès 1583 " (3)(5).
En 1729, Philibert Perrin est laboureur, puis meunier au moulin Brûlard de 1730 à 1761.
Paule Bertrand dans la monographie de Brazey-en-Morvan note "qu’Elie Brulard est meunier au moulin Brûlard en 1764."
De 1772 à 1783, Claude Perrin (fils de Philibert) marié à Aimé Jannin puis Etiennette Thibault poursuit la meunerie au moulin Brûlard.
De 1802 à 1817, Claude Perrin (fils de Claude) marié à Bullier Jeanne est propriétaire au moulin Brulard. De 1801 à 1827, les deux frères Claude et François Perrin (Fils de Claude) sont dit propriétaires et /ou meuniers au moulin Brûlard.
En 1846, Néault Jean marié à Thibaut Françoise est meunier alors qu’un autre Néault Jean décèdé le 7 janvier 1847 est marié à Brûllard Reine, fille de Jean Brûllard.
En 1851, Berthiot Pierre marié Labourreau Louise est meunier au moulin Brûlard. Le hameau compte alors jusqu’à 17 personnes.
En 1856, Jacques Chatain marié Seguin Anne travaille comme patron meunier. Son frère Philibert marié Néault Françoise lui succède de 1861 à 1872.
En présence de plusieurs homonymes et de remariages, la généalogie Brûlard, Neault, Berthiot, Chatain s’avère très compliquée à établir.
En 1921 et 1926, Mauguin Jean-Michel (née à Sussey le 3 juin 1873) marié le 5 avril 1910 à Chalumeau Marie-Louise (née à Censerey en 1883) est meunier au moulin Brûlard. Il a à son service comme domestique un certain Strasiossky Jozef d’origine polonaise.
Son frère Jean-Baptiste est agriculteur au même lieu. Ainsi en ces années, le moulin Brûlard est constitué de deux maisons, deux ménages et neuf personnes dont un étranger.
En 2009 selon le propriétaire Jean-Louis Mauguin, le moulin a tourné jusque vers 1927. Il reste une meule.
6 - Le moulin Panneau sur la commune de Sussey – hameau de Melsey - est mentionné sur la carte Cassini puis sur la carte d'Etat major au 1/40 000 (1825 /1866).
Au cours du temps, l’orthographe du lieu a évolué de Poneau, Pano, Panot en 1789 puis Panneau.
De 1770 à 1772 lors des baptêmes de ses enfants Gabrielle et Anne - Jean Mileveau travaille au moulin Poneau.
En 1782, Toussaint Vigoureux meunier au moulin Panneau marié à Marie Le Cregnot baptise leur fils Estienne à l'église de Sussey.
En 1788 lors du baptême de sa fille Pierrette, Jean Perrot marié à Reine Ferret est meunier au moulin Pano. Son fils Jean Pernot lui succédera.
Jean Pernot marié à Louise Borin décède le 6 décembre 1833 et celle-ci est meunière au moulin Panneau en 1851.
En 1856, Jean Pernot – son fils - est meunier et y vivra avec ses deux sœurs. Le 28 février 1864, Jean Pernot célibataire décède à l’âge de 46 ans sans enfant.
Ainsi, trois générations " de Jean Pernot " travailleront au moulin Panneau.
Son beau-frère Antoine Chalumeau poursuit la meunerie avec son épouse Antoinette Pernot.
En 1896, le fils d’Antoine Chalumeau et d’Antoinette Pernot, François Chalumeau est meunier au moulin Panneau.
Le 2 septembre 1902, une explosion détruit le moulin qui ne sera jamais reconstruit.